Premier roman » L’école de la forêt, et l’on songe à ces fictions du retour à la nature. Qu’on ne se méprenne: ce premier roman de Carla Demierre, poétesse d’expérimentations documentaires, est moins enracinement que déracinement. Il met en scène la fuite de deux sœurs échappées d’une communauté sectaire organisée en «gourous» et «idiotes», les premiers exerçant leur ascendant à force d’activités dégradantes et d’enseignements mystiques.

Mauvaises élèves, Arole et Bleuet opposent à ces «stupidités Flower Power» de petites résistances, dont celle d’enregistrer en secret les conversations et sermons. Une fois installées dans la cabane où leur fugue les a menées après une dernière action d’éclat, les adolescentes réécoutent les enregistrements pour tenter de saisir ce qu’elles ont vécu, et s’en libérer. Si la composition fragmentaire, cut-up narratif et sonore qui était aussi à l’œuvre dans les précédents projets de la Genevoise, échoue à donner chair à ces personnages, elle pe