La tête sur le côté frais de l’oreiller
Michaël Perruchoud
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Le mot de la fin
Gamin, je faisais des insomnies. Je comptais les moutons, les livres de ma bibliothèque ou les petites voitures de ma collection dans l’espoir de finir par m’endormir. En vain. Une liste des jurons du capitaine Haddock, les particularités de trente Schtroumpfs, le nombre d’élèves de mon école dont je connaissais le prénom... Pas mieux.
Tout m’irritait dans ces moments-là: l’atmosphère pesante de ma chambre, cet édredon sur mon corps et cet oreiller sous ma tête.
J’avais trop chaud, mais je ne pouvais m’imaginer les balancer au bas du lit. Impossible de me reposer sans me sentir bordé par ces indispensables attributs de mon sommeil. Et je ne me débarrasserais pas non plus de mon fidèle pyjama bleu.
Ma solution, c’était de retourner l’édredon et surtout l’oreiller pour poser ma joue sur le côté frais. C’était un soulagement, une occasion bienvenue de me laisser sombrer. Mais mes pensées parasites m’en empêchaient. Quelques minutes encore et il me f