Joe, ce petit juge implacable
Angélique Eggenschwiler
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Le mot de la fin
Il y a quelques mois, je vous annonçais l’arrivée prochaine de ma nièce Joe, encore à l’état de projet à l’heure où vous faisiez sa connaissance. Eh bien ça y est, le projet a pris forme humaine. Quoique à ce stade on soit plus proche de la morphologie du lombric. Encore heureux remarquez, faute de quoi ma sœur entamerait doucement son douzième mois de grossesse et il paraît que neuf, c’est déjà pénible. Et figurez-vous que Joe, du haut de ses deux mois, a déjà bien grandi. «Est-ce qu’elle marche?», allez-vous logiquement me demander. Pire que ça, elle nous juge.
Nous et nos conversations de ploucs, nos petites habitudes, nos grandes maladresses et nos blagues à quatre centimes (le centime restant, c’est le prix de la chute). Ses grands yeux noirs interpellent nos faits et gestes, s’arrêtent à la poitrine de nos contradictions et les déshabillent d’un borborygme désapprobateur.
Oui, Joe, lolette au bec et morve au nez, nous juge, nous et ce monde bancal