Une vie de gouttière
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Son poil est doux, mais elle n’est pas vraiment jolie. Pas câline non plus. Elle pince si on la caresse au-delà de la tête. Elle laisse des traces de son passage, selon les saisons, sur le lit des enfants, le fauteuil, son arbre ou les chaises de bureau. Elle fait ses griffes sur le tapis du salon. Elle renifle et snobe toute apparence de pâté qui ne serait pas en morceaux, en sauce et sucré. Pas la peine de lui laisser des croquettes qui traîneraient davantage qu’une journée. Elle est toute maigre à force de zoner. On peut entendre les os de ses proies craquer sous ses dents. On ne sait pas où elle dîne. Ni où elle dort. Dès que le thermomètre a dépassé zéro degré, inutile de l’attendre jusqu’au milieu de la nuit. Il faut souhaiter la bise pour la voir rentrer. La qualifier de sauvage n’est pas galvaudé. Elle ramène des